La baisse de fréquentation de la clientèle dans un cadre normatif inadapté menace le commerce de détail

Le maintien d’exigences toujours aussi strictes qu’au moment du pic de la pandémie entrave le redressement du commerce de détail, concurremment à la baisse de fréquentation dont il souffre déjà. Lentement mais sûrement, les plans de protection doivent maintenant être adaptés à la situation nouvelle, parallèlement à la poursuite des mesures d’assouplissement dans les diverses branches. Par ailleurs, le projet d’application SwissCovid fait aussi peser des menaces économiques sur le commerce de détail.

La faiblesse de fréquentation est entretenue par des prescriptions non adaptées
Il ressort d’une enquête interne de notre association que la fréquentation de la clientèle ne revient que lentement à la normale et que les mesures de protection toujours très strictes imposent de fortes contraintes aux détaillants. A un stade très précoce, le commerce de détail a pris des dispositions très ciblées pour protéger ses employés et ses clients dans le cadre de ses efforts pour assurer l’approvisionnement de base du pays. Aujourd’hui comme hier, l’objectif consiste à répondre adéquatement aux risques de contamination, mais dans le cadre d’exigences judicieusement assouplies.
Dans les conditions de marché déjà difficiles que connait le commerce de détail (marquées par des coûts supérieurs de 50 % à ceux des pays voisins, des problèmes de loyer non résolus, etc.), l’obstacle supplémentaire que constituent des spécifications de protection devenues inadéquates a des effets calamiteux sur la perspective d’un retour à une fréquentation satisfaisante. Sans parler des coûts énormes qui en résultent.
Une enquête dans le secteur de la mode a montré que cette fréquentation a diminué dans la majorité des cas. Pour un quart des entreprises seulement, le nombre de client est resté stable par rapport à l’année précédente. Il a baissé parmi toutes les autres, parfois jusqu’à 50%. Ce serment dans son ensemble reste très menacé.

Il est urgent d’assouplir les plans de protection
Compte tenu de la baisse des cas d’infection, les paramètres des plans de protection devraient être adaptés dans le cadre des nouvelles mesures générales d’assouplissement (assouplissement de l’interdiction des rassemblements, etc.), afin de contrecarrer cette remontée trop hésitante de la fréquentation, si préjudiciable au commerce de détail, et éviter du même coup la baisse prévisible des chiffres d’affaires. Voilà pourquoi Swiss Retail a demandé, entre autres, un ajustement de la règle de distance de 2 mètres et de la norme de densité de 1 personne sur 10 mètres carrés de surface de vente, deux allégements qu’elle juge impératifs et urgents pour soutenir le commerce de détail, les petits formats et les segments particulièrement touchés, tel le secteur de la mode.
Fort heureusement, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a apparemment supprimé la limitation de surface (1 personne par 10 mètres carrés) dans le plan de protection de référence à partir du 6 juin. Les plans de protection dans le commerce de détail seront désormais adaptés en conséquence. L’OFSP est aussi invité à corriger comme il convient la règle de la distance sociale. Il pourrait sans autres s’inspirer à cet égard de l’expérience des pays voisins (par exemple, 1,5 m. en Allemagne, 1 m. en Autriche).

Autre menace économique pour le commerce de détail : la mise en oeuvre de l’application SwissCovid
Après le Conseil des Etats, le Conseil national doit maintenant se prononcer sur une modification urgente de la loi sur les épidémies permettant l’utilisation de l’application SwissCovid. De concert avec la faîtière UPS, la branche du commerce de détail demande instamment que la mise en oeuvre de cette application ne cause pas de dommages supplémentaires aux entreprises déjà gravement touchées par les mesures de lutte contre la pandémie du coronavirus. Le commerce de détail est préoccupé par le fait que cet instrument de traçage puisse aboutir à la mise en quarantaine du plus grand nombre possible de personnes par mesure de précaution. Ses concepteurs semblent admettre que même des employés quittant leur lieu de travail sans être réellement infectés soient invités à se mettre volontairement en quarantaine, uniquement sur la base du signalement de l’application et sans tenir compte des mesures de sécurité en vigueur dans l’entreprise. Or, le brusque départ ou l’absence prolongée du lieu de travail d’un nombre d’employés impossible à estimer d’avance inflige non seulement des contraintes organisationnelles supplémentaires aux magasins, mais peut, au pire, paralyser un certain nombre d’entre eux et compromettre ainsi la sécurité de l’approvisionnement. A l’instar de l’UPS, Swiss Retail Federation demande donc que seules les personnes réellement infectées puissent déclencher les signalements à des tiers et que des mesures appropriées soient donc prises pour réduire le nombre de « fausses alertes ».

Swiss Retail Federation se met volontiers à votre disposition pour toute question et information générale à l’adresse medien@swiss-retail.ch.