Les commerces doivent pouvoir rouvrir le 1er mars. Il n’y a pas d’autre solution

Swiss Retail Federation réclame la réouverture de tous les magasins à l’échelle nationale à partir du 1ermars 2021 et insiste pour que les mesures prises par le Conseil fédéral soient fondées sur des réalités tangibles et guidées par les principes de proportionnalité et d’efficacité. A l’appui de sa démarche, le commerce de détail continue de s’appuyer sur les concepts qui ont fait leurs preuves en matière de protection contre la contamination. Depuis le début de la pandémie, la protection des employés et la sécurité des achats ont été au centre des efforts ciblés de Swiss Retail et du commerce de détail suisse.

Les magasins suisses veulent faire leur part d’effort pour permettre l’ouverture du commerce de détail non alimentaire dans le cadre de mesures ciblées. Leur requête tient compte de la détente de la situation épidémiologique. Dans ce cadre, nous continuons à nous appuyer sur les plans de protection, qui offrent contre les contagions une protection dont l’efficacité a été démontrée. Depuis le début de la pandémie, Swiss Retail et le commerce de détail ont ciblés leurs efforts sur la protection des employés et la sécurité des clients. Les dernières études réalisées en Allemagne en février 2021 confirment ce que nos propres observations et sondages aléatoires nous ont appris : le fait de travailler dans le commerce de détail n’expose pas à un risque accru d’infection par le virus du SRAS-CoV-2l. Une étude conjointe allemande de la Berufsgenossenschaft für Handel und Warenlogistik (BGHW) et de la Bundesanstalt für Arbeitsschutz und Arbeitsmedizin (BAuA) montre que de bonnes mesures de protection sont suffisantes pour protéger efficacement les employés des commerces de détail de l’infection par le coronavirus sur leur lieu de travail. Cela se vérifie encore plus pour les clients qui passent moins de temps et bougent beaucoup plus qu’eux dans les magasins. Ces locaux ne sont pas des lieux de transmission et ne figurent d’ailleurs pas à ce titre sur les listes de la Confédération ou des cantons. Dans cette logique, Swiss Retail propose donc, en vue d’une ouverture, de renforcer de manière ciblée les plans de protection existants et de réduire encore le nombre et l’intensité des contacts avec les clients. Pour cela, nous avançons une série de mesures qui permettront de rouvrir les commerces de détail sans risque épidémiologique.

Renforcement ciblé des concepts de protection

Afin d’offrir aux employés la meilleure protection possible, les masques FFP2 ou les masques chirurgicaux avec une performance de filtrage EN 14683 doivent être mis à leur disposition. Il faut laisser aux employés le soin de décider quel type de masque ils veulent ou peuvent porter. Swiss Retail suggère en outre d’éviter les concentrations de personnes dans les magasins et à leurs abords immédiats. Les groupes de personnes qui se réunissent devant ou dans les magasins au lieu d’y faire leurs achats de manière suivie doivent également être dispersés. De plus, le commerce de détail est prêt à restreindre davantage, soit à 25 mètres carrés par personne, la jauge limitant le nombre de clients dans les magasins non alimentaires de plus de 1500 mètres carrés, tout en veillant à ce que les heures d’ouverture soient pleinement mises à profit par la clientèle. La répartition des acheteurs sur toute l’étendue des horaires doit donc continuer à être encouragée (par des annonces et des informations). Cela implique une extension, plutôt qu’une réduction, des heures d’ouverture.

Pour diminuer le nombre de points de contact, Swiss Retail préconise qu’un seul adulte par ménage se déplace au magasin pour les achats. Cette règle devrait désormais s’appliquer à tous les formats, y compris celui des denrées alimentaires. Les courses d’approvisionnement alimentaire étant récurrentes, il en résultera une baisse considérable des flux et les points de contact.

Enfin, une ventilation régulière des magasins par les accès devrait être assurée afin d’éviter la propagation des aérosols.

 Seuil de douleur atteint

Une ouverture du commerce de détail le 1er mars est impérative, car dans le commerce de détail non alimentaire, le seuil de douleur est atteint. Ce secteur a déjà supporté la plupart des coûts fixes liés au premier confinement du printemps 2020 – à l’exception de l’allègement des charges de personnel dû à l’indemnisation du chômage partiel. La Confédération elle-même ne sera guère en mesure de financer sans problème un prolongement de cette situation. En attendant, maintenir la mise à l’arrêt causera des dommages irréparables au commerce de détail non alimentaire de notre pays et coûtera de nombreux emplois.

Voici ce que signifie l’actuel régime de confinement pour le commerce de détail suisse non alimentaire :

  • Dans toute la Suisse, plus de 10 000 magasins sont fermés par décision de la Confédération.
  • Pour la branche, la perte commerciale se chiffre à 800 millions de francs par semaine.
  • L’immobilisation de 6 semaines (jusqu’à fin février 2021) se solde pour le commerce de détail par une chute dramatique des ventes d’environ 4,8 milliards de francs. Prolonger cette situation serait désastreux pour les entreprises non alimentaires.
  • D’innombrables employés se retrouvent au chômage partiel, avec beaucoup d’incertitudes quant à leur avenir.
  • Jusqu’à présent, le commerce de détail a dû financer lui-même la plupart des frais fixes, qui courent malgré l’immobilisation. Pour les entreprises appartenant à une filiale, l’ordonnance sur les cas de rigueur (y compris celle qui a de nouveau été soumise à consultation) est loin de suffire aux besoins.
  • Les perspectives économiques sont réduites à cause des fermetures imposées par l’État. Suite à ces fermetures, une politique structurelle active est menée en faveur des opérateurs en ligne et de certains autres acteurs, ce que nous condamnons fermement.
  • Financer comme il convient un prolongement du confinement par la Confédération serait impossible, compte tenu de l’énormité des pertes de recettes que subit le commerce de détail.
  • Les responsabilités doivent être clarifiées quant à des indemnisations supplémentaires.

Compte tenu des points mentionnés ci-dessus, prolonger le blocage actuel aurait des conséquences dramatiques pour le commerce de détail suisse, le plus grand employeur privé de Suisse (310 000 postes), avec des répercussions imprévisibles sur l’ensemble de l’économie suisse.

Pour toute question ou information complémentaire, nous sommes à votre disposition à l’adresse suivante: medien@swiss-retail.ch