Démentant les augures, 2023 aura été une bonne année pour le commerce de détail suisse

L’année 2023 s’inscrira dans les annales du commerce de détail suisse comme un bon millésime. Selon l’évaluation annuelle de SWISS RETAIL FEDERATION basée sur les transactions par cartes de débit et de crédit, le commerce de détail fait preuve en effet de robustesse et devrait clôturer l’exercice dans la même fourchette de chiffre d’affaires que l’année précédente. Pour les achats de Noël, on s’attend aussi à un résultat pouvant être qualifié de satisfaisant compte tenu d’un calendrier défavorable et du mauvais temps. Le recul des achats de Noël par rapport à l’année précédente, annoncé jusqu’à 20% par certains sondages, ne s’est définitivement pas produit.

Inflation, guerre en Ukraine et au Proche-Orient, crise énergétique, craintes de récession : pour le commerce de détail suisse, les conditions d’un exercice 2023 réussi étaient tout sauf réunies. Pourtant, les détaillants devraient pouvoir clôturer l’année sur un résultat satisfaisant. Les consommateurs suisses ne se sont pas laissés ébranler outre mesure par les contingences. Une fois encore, la demande intérieure apparait comme un élément extrêmement robuste et stabilisateur de l’économie suisse, grâce notamment à un pouvoir d’achat qui demeure relativement élevé.

Le premier semestre vigoureux compense un automne faible

Les chiffres définitifs pour 2023 ne sont certes pas encore disponibles, mais l’évaluation des transactions par carte de crédit et de débit situe les chiffres d’affaires de 2023 à peu près dans la même fourchette que l’année précédente pour le commerce de détail. « Le premier semestre en particulier a clairement dépassé les attentes et plus que compensé un automne plutôt faible. Certains mois affectés par de mauvaises conditions météo ont été rattrapés en cours d’année », constate Dagmar Jenni, directrice de SWISS RETAIL FEDERATION. Contrairement à 2022, le moteur de croissance du commerce de détail en 2023 n’a pas été le secteur non alimentaire, mais le secteur alimentaire. Ce dernier a fait preuve d’une vigueur soutenue tout au long de l’année, alors que les transactions par cartes de débit et de crédit signalaient un fléchissement du secteur non alimentaire sur le deuxième semestre 2023. Par ailleurs, tout comme l’année précédente, le commerce stationnaire s’est montré plus dynamique que le commerce en ligne, de sorte que la part du stationnaire à l’ensemble des affaires de détail pourrait être à nouveau en progression pour la deuxième année consécutive.

Des ventes de Noël satisfaisantes malgré un calendrier défavorable

Pour la période de l’Avent, plusieurs sondages annonçaient des baisses massives des ventes de Noël, allant jusqu’à 20 % et même au-delà par rapport à l’année précédente. Or, ces prédictions calamiteuses ne se sont pas du tout vérifiées. Pour le commerce de détail, les chiffres disponibles se rapportant aux transactions par cartes de débit et de crédit indiquent des chiffres d’affaires en légère baisse seulement par rapport aux ventes de Noël de l’année précédente. Les affaires ont été un peu meilleures en novembre avec une hausse de 3,6 pour cent, celles de décembre, le mois plus important, un peu moins bonnes qu’en décembre de l’année précédente avec une légère baisse de 1,3 pour cent à cause d’un calendrier défavorable (les 24 et 31 décembre étant des dimanches) et d’un temps généralement froid et humide.

Perspectives pour 2024 : un marché qui reste difficile

La présente évaluation montre que le commerce de détail suisse évolue de manière extrêmement compétitive dans un climat de marché rigoureux. Il est tout sauf certain, cependant, que le niveau des chiffres d’affaires puisse être maintenu en 2024. Face à la forte concurrence internationale (marchés en ligne), la pression sur les marges reste élevée et il faut s’attendre à une nouvelle consolidation sur le marché suisse. Le tourisme d’achat, qui s’est déjà nettement intensifié en 2023, pourrait encore s’accentuer en raison de la baisse continue du cours de l’euro. Outre le climat de consommation toujours mauvais dans toute l’Europe, les prix élevés de l’approvisionnement, de la logistique et de l’énergie ainsi que l’infatigable frénésie réglementaire de l’État pèsent sur la branche, raison pour laquelle, selon le baromètre de branche SWISS RETAIL FEDERATION, plus d’un tiers des détaillants disent s’attendre pour 2024 à un résultat inférieur à la moyenne. Beaucoup dépendra aussi de l’évolution des conflits militaires en Ukraine et au Proche-Orient, de la résilience des chaînes d’approvisionnement ainsi que de l’inflation en Suisse et en dehors de la Suisse.

A propos de SWISS RETAIL FEDERATION

SWISS RETAIL FEDERATION défend les intérêts du commerce de détail Suisse, grossistes non compris. Ses membres génèrent un chiffre d’affaires de 23 milliards de francs et emploient quelque 58’000 collaborateur:rice :s. En Suisse, la fédération représente plus de 1600 membres et 6’000 commerces.